L’Île aux chiens
Depuis quelques années, chaque nouveau bonbon de Wes Anderson est attendu avec gourmandise par les adeptes de roudoudous, guimauves et autres bonbecs fabuleux. Dans cette dystopie sur fond de Japon totalitaire où les chiens ont été bannis sur une île-poubelle, le plus branché des Texans revient au stop-motion 8 ans après le drôle et merveilleux Fantastic Mr. Fox. Comme d’habitude, il nous offre un casting 5 étoiles de toutous/doubleurs (en VO) : Bryan Cranston, Edward Norton, Jeff Goldblum, Scarlett Johansson, Frances McDormand, Bill Muray, Greta Gerwig, Yoko Ono… La hype de la hype, qui s’accompagne d’une beauté plastique et poétique à tomber. A tel point qu’on en oublierait presque les quelques longueurs de ce film bavard. L’Île aux chiens est une petite pépite tellement parfaite qu’il est difficile de lui trouver des défauts (c’est énervant). Certains diront que Wes Anderson commence à tourner en rond, qu’il pourrait nous lasser avec son univers trop sophistiqué, voire ethnocentrique. Mais il suffit de tomber nez à nez avec les tambours japonais qui vrombissent dès le générique pour rester subjugué et se laisser emporter dans cette fable poilue et éblouissante.
Avengers : Infinity War (spoiler)
Attention, si vous n’avez pas encore vu Infinity War et que vous comptez y remédier, NE LISEZ PAS LES LIGNES QUI SUIVENT. Maintenant que vous êtes prévenus, je peux me débarrasser des filtres en bonne conscience. Tout d’abord, sachez que si vous n’avez pas vu les 18 films précédents qui constituent le Marvel Cinematic Universe (MCU pour les intimes), vous risquez d’être un peu perdus. Car si Infinity War a une qualité qu’on ne peut pas lui enlever, c’est bien d’être l’aboutissement d’un fil rouge tissé depuis le tout premier Iron Man sorti il y a 10 ans. Chaque petit caillou semé par-ci par-là, dans les aventures de Captain America, Iron Man, Thor, Hulk, Black Panther, Doctor Strange, Spider-Man, des Gardiens de la Galaxie… permet aujourd’hui de retrouver son chemin et de savourer l’arrivée (enfin !) du méchant bigger than life : Thanos. C’est d’ailleurs plutôt à lui qu’est dédié Infinity War. Il vole la vedette à l’avalanche de super-héros, du début jusqu’à (surprise) leur happy end manqué. On pourra s’enflammer en disant qu’il s’agit là d’un nouveau Empire contre-attaque ou d’un remake de The Leftovers. Mais, sans pousser mémé dans les orties, nous pouvons assurer qu’Infinity War a de quoi créer du bruit. Et pas pour rien. Si j’avais 8 ans, que je voyais MON Spider-Man s’envoler en poussière, que je ne savais pas que l’histoire allait continuer, j’aurais pu sortir de la séance complètement abasourdie. Malheureusement, je n’ai plus 8 ans… Alors je prends juste ça pour du divertissement.
The Good Fight
Autant on pouvait se lasser de The Good Wife (sans parler de l’aversion suscitée par le personnage d’Alicia Florrick), autant on attendait avec impatience de découvrir son spin-off. Et pour cause, The Good Fight, toujours produit par Ridley Scott avec le couple Michelle-Robert King aux manettes, met en scène la véritable wonder woman de la première série, à savoir Diane Lockhart (Christine Baranski). Le principe reste le même : sur fond d’affaires juridiques, nous assistons à un condensé de l’actualité sociale et politique américaine, entremêlé aux histoires individuelles des différents personnages. Des personnages que nous prenons, pour certains, grand plaisir à retrouver comme Lucca Quinn (Cush Jumbo) et Marissa Gold (Sarah Steele), et pour d’autres, à découvrir comme la jeune avocate Maia Rindell (Rose Leslie), les associés du cabinet Robert Boseman (Delroy Lindo) et Barbara Kolstad (Erica Tasel), ou l’adjoint au procureur Colin Morello (Justin Bartha). C’est drôle, c’est bien écrit, c’est girl power, ça vous donnerait presque envie de faire du droit (comme le fit Ally McBeal en son temps). Au fond, on utilise les mêmes ingrédients que pour The Good Wife, mais on réussit mieux la recette. De quoi vraiment dire adieu à Alicia, et longue vie à Diane, Lucca, Maia, Barbara et Marissa. Vivement la suite !
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