Grease : the one that I want

Grease

En 1978, la brillantine s’empare des salles obscures. Caracolant en tête des box-offices (plus de 5 millions d’entrées en France), l’adaptation par Randal Kleiser de la comédie musicale à succès de Broadway déclenche une véritable fièvre du rock’n’roll à l’eau de rose, à base de bananes gominées, de blousons noirs ou roses et de tubes inoubliables. Le culte Grease est né, et il ne fait que commencer… Mais 40 ans plus tard, la magie continue-t-elle à enflammer nos « Summer Nights » ?

Si l’on regarde le scénario de Grease de plus près, il faut bien admettre que l’on a déjà connu – comment dire – plus élaboré. Cette romance adolescente entre Sandy Olsson (Olivia Newton-John), la petite fille sage, et Danny Zuko (John Travolta), le rebelle au perfecto, n’a rien de révolutionnaire. On joue au chat et à la souris, au milieu d’un décor de dernière année de lycée intégrant les must-have associés : le bal de promo (sans Carrie), la course de voitures (sans James Dean), les bandes rivales (sans les Jets et les Sharks), la soirée au drive-in (sans Lolita)… Tous les basiques du teen movie américain à la sauce fifties sont là. Pour couronner le tout, ils mettent en scène une galerie de personnages clichés à souhait : la première de la classe à queue-de-cheval, l’intello souffre-douleur, la pom-pom girl, le quarterback, le méchant avec sa bagnole trafiquée, le bad boy populaire qui est quand même un bel idiot (vous savez, celui dont nous avons tous·tes été amoureux·ses)…

On pourrait crier aux stéréotypes. Et pourtant, on s’en fout totalement. Pourquoi ? Peut-être parce que, dès le départ, Grease n’a pas été fait pour être regardé au premier degré, contrairement à d’autres films qui suivront (coucou Dirty Dancing). Surtout pas. Pour preuve, la première apparition de John Travolta en « vrai » Danny Zuko : il se retourne, clope au bec, nous offre son sourire ravageur, puis sa démarche à la Elvis version cheap. Il joue, quitte à être caricatural. Alors pourquoi être si sérieux ? Grease n’est pas une œuvre intellectuelle et n’a jamais cherché à l’être. Dès sa sortie, cette comédie musicale pur jus était déjà – et volontairement – ringarde. Inutile donc de froncer les sourcils, il est plus que temps de se prêter au jeu.

Un jeu d’ailleurs superbement porté par le duo Newton-John/Travolta. Avec leurs acolytes, ils nous entraînent dans une avalanche de numéros musicaux de haute volée. Les tubes s’enchaînent les uns après les autres : « Summer Nights » qui raconte les deux versions d’une rencontre, « Greased Lightnin’ » sur la transformation d’une épave en bolide (avec de fortes allusions sexuelles à la clé), les ballades « Sandy » ou « Hopelessly Devoted To You » et, bien sûr, « You’re The One That I Want » en bouquet final. Du côté des chorégraphies, les amateurs de danse ne sont pas non plus en reste. La scène de bal endiablée à elle seule rappelle que Travolta est le king de la piste. Chaque tableau est donc là pour nous enchanter, à une vitesse folle et tourbillonnante.

En résumé, Grease est un réel remède à la morosité que l’on se transmet de génération en génération, une bouffée irrésistible qui fait danser bébé et mémé dans toutes les soirées. Si vous en doutez encore, écoutez les premières notes de « You’re The One That I Want » et osez nous dire que vous ne vous êtes pas, même légèrement, trémoussé sur votre siège. Ici, nous sommes depuis longtemps en train de nous déhancher en beuglant et en essayant d’imiter Danny et Sandy. Car oui, « Grease is the wor(l)d ».

Cam' dans un film

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Grease de Randal Kleiser GREASE – Sortie le 13 septembre 1978

Genre : comédie musicale
Réalisateur : Randal Kleiser
Scénaristes : Allan Carr et Bronte Woodard d’après l’oeuvre de Jim Jacobs et Warren Casey
Musique de : Barry Gibb
Avec : Olivia Newton-John, John Travolta, Stockard Channing, Jeff Conaway…

Pour en savoir plus :
Voir la bande-annonce de Grease
– La fiche technique complète du film sur IMDb
– Ecouter la musique du film sur Spotify

 

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