Alors, as-tu vu La La Land ? Voici la question que l’on me pose depuis quelques jours avec un sourire entendu. Et oui, si vous me connaissez un peu, vous êtes sûrement au courant de ma groupie attitude (parfaitement assumée) pour Ryan Gosling. Seulement, voilà, si vous me connaissez encore mieux, vous savez que mes priorités ont récemment changé. Je suis désormais la groupie d’une nouvelle petite créature qui braille, bave, gazouille et qui me fascine tellement que j’en ai oublié le cinéma. A tel point que c’est à coup de pied aux fesses qu’il fallut me pousser dans une salle obscure afin de voir Ryan Gosling. Je vous le jure.
Me voici donc installée dans un siège rouge. Seule. Sans ma fille ma bataille. Sans l’amoureux qui joue les nounous. Pas coiffée. Mal fagotée. Et (presque) pas excitée de retrouver Ryan Gosling dans cette comédie musicale vendue comme LE film de ce début d’année. Il faut dire que j’avais plutôt détesté l’exagéré Whiplash, précédent film de Damien Chazelle. Je crains donc de ne pas me laisser emporter par son La La Land qui raconte l’histoire d’amour douce-amère de Mia (Emma Stone), jeune actrice pour qui audition rime avec échec, et Sebastian (Ryan grrrr Gosling), passionné de jazz rêvant d’ouvrir son propre club mais cantonné à jouer « Jingle Bells » dans un restaurant de L.A.
Le noir se fait. Tiens, il me semble que j’ai oublié d’acheter des couches. Soudain, La La Land commence. Bloqués dans les embouteillages, les conducteurs se mettent à chanter et à danser dans un faux plan-séquence haut en couleurs. Tout en jetant un œil à mon portable pour vérifier que je n’ai pas de message me disant que la petite a 40 de fièvre, je me dandine sur « Another Day of Sun ». C’est foufou et trépidant. Je repose mon téléphone et je me laisse entraîner.
Deux heures plus tard, lorsque les mots « The End » s’inscrivent sur l’écran, je me rends compte que je n’ai pas beaucoup pensé à ma fille. Il semble donc que La La Land ait parfaitement rempli sa mission : celle de me divertir et de me rappeler que c’est quand même sacrément bon de venir s’évader au cinéma. Certes, Emma Stone et Ryan Gosling ne sont pas Debbie Reynolds et Gene Kelly (on reparlera de leur numéro de claquettes…), mais ils ont ce côté touchant qui fait qu’on leur pardonne tout. Damien Chazelle n’est pas le roi de la comédie musicale, mais il nous offre un dénouement à la beauté mélancolique qui, à lui seul, marquera les esprits. En prime, le film titille notre nostalgie boulimique à travers de nombreuses références aux comédies musicales qui ont bercé notre enfance, mais aussi en nous ramenant dans ce Los Angeles à la douceur surannée et romantique : le Griffith Observatory de La Fureur de vivre (ou de Terminator mais on repassera pour le romantisme), les Studios Warner Bros, le Château Marmont ou encore Hermosa Beach.
Finalement, La La Land prend les allures d’une jolie berceuse. Et, vous l’aurez compris, j’ai en ce moment une affection particulière pour les berceuses. Elles vous trottent dans la tête. Vous les fredonnez pendant plusieurs jours. Vous souriez, complice, quand votre voisin en sifflote une en attendant l’ascenseur. Alors, le soir, je chanterais sûrement « City of Stars », la chanson phare de La La Land, à ma fille pour l’endormir et la bercer d’illusions. En revanche, lorsque viendra le temps de lui faire découvrir la réalité des comédies musicales, désolée mon cher Ryan, mais je crois bien que je mettrais plutôt entre ses mains West Side Story ou Singing in the Rain.
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LA LA LAND – Sortie le 25 janvier 2017
Genre : comédie musicale
Réalisateur : Damien Chazelle
Scénariste : Damien Chazelle
Avec : Emma Stone, Ryan Gosling, John Legend, J.K. Simmons…
Bande-originale : Justin Hurwitz
Pour en savoir plus :
– Voir la bande-annonce de La La Land
– La fiche technique complète du film sur IMDb
– Ecouter la bande originale sur Spotify
Catégories :Critiques
City of Stars est également devenue la berceuse de notre little A ;) et je partage complètement ton avis sur le film (et le numéro de claquettes :-))