Gagner l’Oscar de la meilleure actrice ou du meilleur acteur, mode d’emploi

Aaah cette petite statuette dorée… qu’est-ce qu’ils aimeraient la brandir ces 5 femmes et ces 5 hommes nommés aux Oscars ! Seulement, vous voyez, le monde de l’Académie se divise en deux catégories : ceux qui remportent le titre de meilleure actrice ou de meilleur acteur, et ceux qui repartiront sans rien après avoir été obligés d’applaudir le vainqueur tout en pensant, au choix :

  • « Personne ne m’aime, je veux ma môman »

  • « Toi, ma petite, tu ne perds rien pour attendre »


Mais comment éviter de sombrer dans le côté obscur de la lose ? Voici quelques recettes (presque) miracle pour s’envoler vers l’infini et au-delà en gagnant l’Oscar de la meilleure actrice ou du meilleur acteur !

1. Eviter de s’enflammer contre l’Académie des Oscars

C’est une lapalissade : balancer sur l’institution que représentent les Oscars et donc, indirectement, sur les personnes qui vont voter pour les décerner, n’est pas la meilleure solution pour sortir vainqueur ! Joaquin Phoenix peut en témoigner. En 2012, il déclare que les Oscars sont « une grosse merde », que « c’est totalement subjectif » et que « les gens se montent les uns contre les autres ». Résultat ? L’Académie lui fait croire qu’elle lui accorde le grand pardon en lui concédant une nomination pour sa remarquable prestation dans The Master aux Oscars 2013. Puis BAM, elle le tacle en récompensant Daniel Day-Lewis pour Lincoln. Conclusion : provoc’ et Oscars ne font pas bon ménage, on s’abstient donc de tout coup d’éclat, même si c’est au 43e degré.

2. Ne pas être frappé de la malédiction Leonardo DiCaprio

On ne sait pas encore si c’est contagieux : il faut donc prendre garde à ce mal étrange qui frappe l’acteur depuis une bonne vingtaine d’années (soit environ la moitié de sa vie) ! Alors qu’il n’a que 19 ans, il est nommé pour la première fois aux Oscars dans la catégorie meilleur acteur dans un second rôle pour Gilbert Grape, mais Tommy Lee Jones décroche la statuette tant convoitée. Il met quelques temps à rebondir, puis décide de tout donner. Il enchaîne alors les nominations au titre de meilleur acteur : 2005 pour Aviator, 2007 pour Blood Diamond, 2014 pour Le Loup de Wall Street. Cependant, le sort s’acharne et, au sommet de son art, il aura beau ramper, complètement défoncé, jusqu’à sa voiture de luxe en livrant une prestation acclamée par la critique, il repartira bredouille à chaque fois. Damned ! Reste donc à voir si sa prestation dans The Revenant lui permettra, cette année, de rompre ENFIN le sortilège…

3. Ne pas tourner avec les réals blacklistés par l’Académie

David FincherEt oui, il n’y a pas que Leo qui est maudit, certains réalisateurs aussi. Leurs films remportent parfois des prix mais ils ne gagnent jamais en tant que réalisateur. Pire, la malchance déteint sur leurs acteurs et actrices : ils sont systématiquement privés du titre sacré ! Si l’on veut gagner, il ne semble donc pas bon de jouer pour eux. En tête de liste : David Fincher. Il aura beau offrir à ses acteurs des rôles calibrés pour les Oscars, ces derniers se prennent à chaque fois de gros râteaux. Ainsi, Brad Pitt se vautre en 2009 pour L’Etrange histoire de Benjamin Button, puis c’est au tour de Jesse Eisenberg en 2011 avec The Social Network, de Rooney Mara en 2012 avec Millenium, et de Rosamund Pike en 2015 avec Gone Girl.
En leur temps, d’autres grands réalisateurs mal aimés de l’Académie ont porté la poisse à leurs acteurs. C’est, par exemple, le cas de tous ceux qui ont joué pour Stanley Kubrick. Hormis une seule nomination pour Peter Sellers dans Dr Folamour (qui échoua par ailleurs), c’est le néant : rien pour Ryan O’Neal dans Barry Lindon, rien pour Malcolm McDowel dans Orange Mécanique, rien pour James Mason et Sue Lyon dans Lolita, etc. Quand on sait qu’il a fallu une centaine de prises pour tourner la scène de l’escalier dans Shining, on se dit qu’on aurait au moins pu décerner un Oscar du mérite à Jack Nicholson et Shelley Duvall !
En bref, à moins d’être capable d’exorciser le mal, il est conseillé de travailler avec un réal dans les bonnes grâces de l’Académie si on veut mettre toutes les chances de son côté pour l’Oscar.

4. Faire de la lèche pour recueillir les votes

Etape incontournable avant la cérémonie des Oscars : la campagne pour montrer aux membres de l’Académie qu’on est « the one that they want ». Interviews, sketches sur les plateaux télé US, interventions dans les festivals de ciné… il faut être le plus cool, le plus drôle, le plus intelligent, le plus craquant pour faire succomber les votants.

5. Ne pas se planter dans le choix de ses films

SF, heroic fantasy, horreur… Exit les films de genre ! Pourquoi croyez-vous que Sigourney Weaver n’a pas remporté la statuette pour son rôle d’Ellen Ripley dans Alien ? Ou que Sissy Spacek a raté le Graal de peu avec Carrie ? Idem pour les blockbusters. Les éventuelles nominations se cantonnent à des catégories « techniques » : effets visuels, maquillage et décors… Mais on oublie les tant convoités Oscars de la meilleure actrice et du meilleur acteur ! Peut-être que les comédiens dirigés par Christopher Nolan arriveront un jour à changer tout cela, à condition qu’ils arrivent à la cheville du trop tôt disparu Heath Ledger.
Non, si on veut avoir une chance de gagner, il faut plutôt miser sur les biopics ou les fresques historiques, les adaptations de bouquins ou les films de guerre. Besoin de quelques preuves ? Sur ces dernières années, nous avons eu : Daniel Day-Lewis (Lincoln), Colin Firth (Le Discours d’un roi), Sean Penn (Harvey Milk), Philip Seymour Hoffman (Truman Capote), Jamie Foxx (Ray)… Et chez ces dames : Marion Cotillard (La Môme), Kate Winslet (The Reader), Helen Mirren (The Queen), Reese Witherspoon (Walk the Line), Nicole Kidman (The Hours)… Alors, toujours pas convaincu ?

6. Subir des transformations physiques, quitte à devenir méconnaissable

Charlize Theron dans MonsterL’objectif : montrer qu’on s’est donné à fond pour son rôle. S’enlaidir, maigrir à outrance, prendre du poids, subir des heures de maquillage… Dangereux pour la santé ? Mettons ça de côté, et souvenons-nous de Charlize Theron qui a remporté l’Oscar en 2004 pour Monster, ou de Matthew McConaughey pour Dallas Buyers Club en 2014. Attention toutefois à ne pas abuser des métamorphoses, cela ne marche pas à tous les coups. En effet, le champion dans cette catégorie, j’ai nommé Christian Bale, n’a encore jamais gagné l’Oscar du meilleur acteur !

7. Solution de dernier recours : devenir Meryl Streep

15. C’est le nombre de fois où Meryl Street a été nommée dans la catégorie meilleure actrice. Un record ! Sur ces 15 nominations, elle a gagné 2 fois, dont la dernière en 2012 pour La Dame de Fer, soit un biopic historique où elle est quasi-méconnaissable physiquement. COMME PAR HASARD (cf. plus haut) ! L’idéal serait donc de trouver une potion magique pour… Non, on oublie. Jamais personne d’autre ne pourra être Meryl Streep.

Allez, pour se consoler, voici quelques autres petits conseils à la volée :

  • Ne pas crier trop fort son amour pour la sciento (Tom Cruise qui gagne un Oscar, ça a toujours été mission impossible).
  • Inutile de se dénuder à l’écran (on est en Amérique), sauf pour montrer son corps meurtri.
  • Penser, respirer, vivre son rôle, quitte à être limite control freak à la Natalie Portman.
  • Ne pas trop se la péter, ce n’est pas parce que vous êtes favori que vous allez gagner (l’Académie aime bien faire des blagounettes).
  • Jouer sur votre so charming accent si vous êtes Français (rappelez-vous de Marion Cotillard et Jean Dujardin).

Alors, qui aura mis toutes les chances de son côté pour succéder à Julianne Moore et Eddie Redmayne sur le trône ? Réponse le 28 février !

1 reply »

  1. My God oui, je me rappelais plus du débris qu’était devenu Charlize Theron pour Monster. Comme quoi, le film m’a pas laissé un souvenir impérissable hein. J’suis curieuse de savoir son discours de remerciement du coup. Parce que… comment tu témoignes ta gratitude éternelle à tous ces amaziiiiing pipoles pour un rôle qu’est pas tellement inspirant ou gratifiant vu que tu joues une serial killer lesbienne avec de gros troubles de l’attachement et qu’en plus tu t’es vachement mochifié pour l’occasion ?

    Voilà, c’est ma question du soir.

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