1973, Washington DC, Pentagone. Je me retrouve dans une cuisine, en plein cœur du lieu le plus sécurisé au monde. Je suis en compagnie de Wolverine, l’homme barbu à griffes dont le corps se régénère à chaque blessure ; de Charles Xavier alias Professeur X, le futur puissant télépathe ; de Magneto, le maître du métal ; et de Quicksilver, le fils de ce dernier – qui ne le sait pas encore. Face à nous, des agents de sécurité nous menacent avec leurs armes. Soudain, ils appuient sur la détente. Magneto lève un bras et tous les ustensiles en métal de la cuisine s’élèvent dans les airs, menaçants. Le Professeur X ferme les yeux. Je m’accroche au bras de Wolverine, en me demandant bien ce que je fais là, quand tout à coup, le temps s’arrête. Ou plutôt s’accélère pour l’un d’entre nous : Quicksilver met des écouteurs sur ses oreilles, « Time in a bottle » de Jim Croce se met à retentir, et une superbe chorégraphie débute. Tandis que tout est figé, le jeune mutant défie le temps et l’espace. En un clin d’œil, Il vole aux quatre coins de la cuisine, déplace les objets, dévie la trajectoire des balles qui fonçaient sur nous, s’amuse avec les vigiles. Il tourne, tourne, tourne, au rythme de la musique. Puis soudain, ce tourbillon prend fin. Le temps reprend son cours. Tout tombe à terre, y compris les agents de sécurité. Les balles passent à côté des mutants. Ils s’enfuient. Et moi, je reste clouée sur place, éblouie. Je viens de voir une sublime scène de cinéma… mais malheureusement, c’est bien la seule chose que je retiendrai de ce X-Men, Days of Future Past.
À croire que Bryan Singer ait tout donné pour cette scène et qu’il ne puisse plus continuer à nous envoûter. Tout le reste du film paraît fade. Magneto aura beau soulever un stade un peu plus tard pour nous impressionner, on reste de marbre – et soit dit en passant, cette histoire de stade : POURQUOI ???
Quant aux personnages, alors qu’on aurait pu se réjouir du casting incroyable et du choc des générations entre les versions jeunes et vieilles de Charles Xavier (James McAvoy / Patrick Stewart) et de Magneto (Michael Fassbender / Ian – Gandalf – McKellen), on se demande bien si les acteurs n’ont pas été remplacés par des robots, voire par ces sentinelles qu’ils combattent. Même sexy Fassbender perd la présence magnétique qu’il avait dans le premier volet du reboot (X-Men, First Class) !
Il faut tout de même adresser deux mentions spéciales. La première, COCORICO, va à Omar Sy qui assure vraiment dans le rôle de Bishop. Belle surprise, quand on s’attendait à une apparition éclair et sans intérêt. Au contraire, il est bien là. C’est un des seuls qui semble s’être amusé à jouer un X-Men, et ça se voit ! La seconde, forcément, va à la fraîcheur d’Evan Peters sous les traits de Quicksilver. Même si son look et sa crinière grisâtre pourraient faire penser qu’il est le fils caché du Doc de Retour vers le Futur, et non de Magneto, il apporte une vraie respiration et une touche d’humour au film. Quel dommage qu’il ne fasse qu’un passage éclair dans l’aventure ! J’aurais volontiers continué à virevolter dans le temps avec lui afin de voir passer ces 2h12 un peu plus vite.
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X-MEN, DAYS OF FUTURE PAST – Sortie le 21 mai 2014
Genre : science-fiction, action, super-héros
Réalisateur : Bryan Singer
Scénaristes : Simon Kinberg, Matthew Vaughn, Jane Goldman d’après l’œuvre de John Byrne et Chris Claremont
Avec : James McAvoy, Patrick Stewart, Michael Fassbender, Ian McKellen, Hugh Jackman, Jennifer Lawrence, Evan Peters, Peter Dinklage, Halle Berry, Ellen Page, Omar Sy…
Bande-originale : John Ottman
Pour en savoir plus :
– Voir la bande-annonce de X-Men, Days of Future Past
– La fiche technique du film sur Allociné
– Ecouter la bande originale de X-Men, Days of Future Past sur Spotify
Catégories :Critiques