The Westside, Los Angeles. Aujourd’hui, je vais me faire masser dans la Cité des Anges par Eva, une mère divorcée terriblement attachante. Quand elle ouvre sa porte, elle me fait penser à Courteney Cox, mais je me rends vite compte qu’elle n’a absolument rien à voir avec la maniaque Monica Geller.
Après vingt minutes de bien-être, Eva m’invite dans son salon et m’offre un verre de vin. Assise en tailleur sur son canapé douillet, elle tricote une chose jaune informe, tout en me confiant sa plus grande angoisse : le départ imminent de sa fille unique à l’université. Eva redoute la solitude et l’ennui. Mais il y a peu, lors d’une soirée, elle a rencontré Albert. Elle me montre une photo de ce père célibataire dont la fille, comme la sienne, s’apprête à quitter le cocon familial. Elle me parle d’un homme doux, d’une maladresse touchante et d’une drôlerie timide absolument craquante. J’imagine un grand nounours, dans les bras duquel il ferait bon de se blottir. Et je peux vous assurer qu’Albert, sur cette photo-là, n’a rien à voir avec un terrible et sanguinaire parrain de la mafia.
Puis, Eva me raconte, qu’à la même soirée, elle a rencontré Marianne, une poétesse à la classe folle qui est devenue sa cliente et son amie. Seulement, Marianne a tendance à dénigrer sans cesse son ex-mari. Et alors qu’Eva s’attachait à Albert, elle commence à avoir des doutes sur leur relation. D’autant plus, quand elle découvre qu’Albert est en fait… l’ex de Marianne. Bon, ok, la situation est un brin grotesque. Mais imaginez à quoi pourrait ressembler un Trip Advisor pour les relations amoureuses et ça piquera sûrement votre curiosité…
Pour la suite, cela reste entre Eva et les personnes qui lui rendront visite. Sachez seulement que, lorsque j’ai quitté la maison d’Eva, je me sentais bien. J’y ai passé un agréable moment. J’ai souri, j’ai ri, j’ai eu la gorge serrée par l’émotion, j’ai même presque versé une petite larme. Mais ce qui m’a le plus plu chez elle, c’est que je m’y suis sentie comme chez moi. Certes, il n’y a pas là de grands effets de cinéma, pas de « Magistral ! Epoustouflant ! Grandiose ! Waouh ! ». Juste la simplicité, la fraîcheur et le réalisme d’une histoire d’amour entre quadras. Pas de cucul Richard Gere qui escalade jusqu’à votre fenêtre à la fin avec une rose entre les dents : MERCI ! Ajoutez à cela que c’est l’ultime film du cultissime Tony Soprano-James Gandolfini ; que Julia Louis-Dreyfus y est bluffante de justesse et de drôlerie ; et que Tony Collette <3 est excellente dans le rôle d’une psychothérapeute névrosée qui a la fâcheuse manie de réorganiser compulsivement son intérieur.
Finalement, mon seul regret ? Ne pas pouvoir me plonger plus souvent dans ce genre de petits films indé américains qui vous font ressortir du ciné frais et apaisé, comme après un bon massage californien.
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ALL ABOUT ALBERT (ENOUGH SAID) – Sortie prévue le 26 mars 2014
Genre : comédie romantique
Réalisateur : Nicole Holofcener
Scénariste : Nicole Holofcener
Avec : Julia Louis-Dreyfus, James Gandolfini, Catherine Keener, Toni Collette, Ben Falcone, Tracey Fairaway, Tavi Gevinson, Eve Hewson…
Pour en savoir plus : voir le site du film
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