J’ai testé la machine à effacer la mémoire d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind

Pourquoi je tombe toujours amoureuse du moindre homme qui me prête un peu d’attention ?

Il m’a jeté des regards à travers la mèche qui lui tombe sur les yeux. Il m’a souri. Il m’a appelée « princesse ». Il m’a fait des compliments. Il m’a séduite. Il m’a volé un baiser dans un taxi. On s’est aimé.

On a compté nos grains de beauté pour voir lequel de nous deux était le moins moche. On s’est dessiné des moustaches à l’eye-liner. On a fait des combats de catch sur notre lit. On a fermé nos volets pour faire des boums d’après-midi en slips. On a fait la course dans les escaliers du métro Abbesses. On a joué à pierre-papier-ciseaux pour savoir qui irait acheter le pain. On a décidé de passer une journée à chanter comme si on vivait dans une comédie musicale, mais on a tenu seulement un quart d’heure. On n’a jamais fait de sport ensemble, parce que c’est tellement plus agréable de passer son dimanche sous la couette en regardant Monk et en mangeant des pizzas. On a fait toutes les brocantes de Paris à la recherche du sac vintage idéal. On s’est donné des petits noms idiots, alors qu’on s’était toujours promis de ne pas le faire.

On s’est engueulé devant tout le monde dans les couloirs du métro. On s’est insulté. J’ai pleuré. Je suis partie en courant. Il m’a rattrapé – parce que je gagne toujours. On s’est réconcilié. On a ri d’avoir été aussi ridicules.

On a mangé de la choucroute à 4 heures du matin. On a joué au Rapido dans le bar-PMU du coin de la rue en revenant du marché. On a passé des heures en terrasse à regarder les gens passer. On a pris l’avion. On a mangé des Whoppers dans cinq pays différents. On s’est fait refouler du Reichstag à Berlin. On s’est fait (presque) ébouillanter par du thé à Istanbul. On a regardé des navets avec Chuck Norris à la télé. On a débattu de la qualité du jeu d’acteur de Nicolas Cage. On s’est endormi au moins trois fois devant Point Break, sûrement parce qu’on refuse d’admettre la mort de Bodhi. On a suivi des mamies dans des expositions de photos branchées car elles font toujours des commentaires décalées et sont beaucoup plus drôles que Jean-Edouard qui croit tout connaître de l’art. On a fait le show en dansant comme John Travolta et Olivia Newton-John. On a passé des soirées au restaurant sans parler, juste en se dévorant des yeux. On est resté 131 400 minutes dans les bras l’un de l’autre. On s’est aimé. On a rendu nos amis jaloux en leur donnant l’impression d’être le couple parfait…

Et puis, il s’est éloigné. Il est parti. Il m’a laissée.

Dr. Mierzwiak, je veux le faire. Je veux l’effacer de ma mémoire…


Cam' dans un film

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Un texte inspiré de…

Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Michel Gondry ETERNAL SUNSHINE OF THE SPOTLESS MIND – 2004

Genre : comédie dramatique, science-fiction
Réalisateur : Michel Gondry
Scénaristes : Charlie Kaufman, Michel Gondry, Pierre Bismuth
Avec : Jim Carrey, Kate Winslet, Kirsten Dunst, Elijah Wood, Tom Wilkinson…
Bande originale : Jon Brion

Pour en savoir plus :
Voir la bande-annonce du film
– La fiche technique complète du film sur Allociné
– Ecouter la bande originale d’Eternal Sunshine sur Spotify
– Gondry revient le 24 avril 2013 au ciné avec son adaptation de l’œuvre de Boris Vian, L’Ecume des jours : toutes les infos
– Et pour lire un autre texte inspiré par un film de Gondry sur Cam’ dans un film, c’est ici !


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